Créer un environnement d'apprentissage inclusif
Créer un environnement d'apprentissage inclusif
1. Comment faire de nos salles de classe des lieux où tous les apprenants réussissent et se sentent à leur place?
Dans la plupart des pays européens, au Canada et aux Etats-Unis, les apprenants migrants représentent une part croissante des effectifs dans les écoles. Ces élèves et leurs familles sont confrontés à de nombreux défis : ils doivent en effet gérer la transition vers un nouveau pays, s’adapter à leur nouvel environnement et apprendre la langue de scolarisation. Selon Elizabeth Coehlo (2002), la question des résultats scolaires des nouveaux arrivants est un sujet de préoccupation important. Souvent, ces apprenants se sentent isolés et doutent de leur capacité à apprendre la nouvelle langue. Ils ont du mal à exprimer leurs sentiments et à démontrer leurs connaissances et aptitudes en raison de leur manque de compétences dans la langue de scolarisation.
L’école a pour rôle de créer des environnements inclusifs dans lesquels des apprenants aux origines linguistiques et culturelles diverses se sentent en sécurité, accueillis et pris en charge. Sousa (2011) affirme que ces conditions optimales sont nécessaires à l’apprentissage, tandis que les sentiments d’insécurité, de menace ou d’anxiété risquent d’entraver ce dernier. Les écoles peuvent constituer d’excellents points centraux pour l’établissement de liens entre les enfants, les adultes et la communauté ; et elles jouent un rôle déterminant en ceci qu’elles aident les nouveaux élèves et leurs familles à bien gérer leur transition vers leurs nouvelles école et communauté. Elles peuvent également devenir des lieux de rencontre inclusifs qui offrent aux apprenants un espace sûr pour mettre à profit les langues et cultures qu’eux et leurs familles introduisent dans l’enceinte scolaire.
Bon nombre de nouveaux apprenants / d’apprenants migrants arrivent dans leur nouvelle école en parlant des langues autres que la langue de scolarisation. Les écoles et les communautés doivent valoriser les origines et expériences linguistiques et culturelles que ces nouveaux arrivants portent en eux et amènent dans les communautés scolaires. En effet, comme le souligne J. Cummins (2001), les connaissances culturelles et les compétences linguistiques des nouveaux apprenants/apprenants migrants dans leur langue d’origine constituent d’importantes ressources.
Lorsque les éducateurs prennent le temps de s’intéresser aux expériences préalables et à la culture de leurs apprenants et qu’ils tiennent compte des atouts personnels et culturels de ces derniers dans l’enseignement et l’apprentissage, toutes les parties prenantes sont gagnantes (E. Coelho, 2012). Ainsi, le fait de recueillir des informations générales sur les apprenants nouvellement arrivés s’avère bénéfique tant pour les apprenants que pour les enseignants. Elizabeth Coelho (2012) affirme que les éducateurs qui prennent le temps de découvrir le parcours et les cultures familiales et communautaires de leurs élèves et qui tiennent compte de ces atouts personnels et culturels dans l’enseignement et l’apprentissage sont mieux à même de proposer un environnement d’apprentissage productif à leurs élèves.
Pour que ceux-ci s’intègrent bien dans le système scolaire et obtiennent des résultats satisfaisants, ils doivent avoir le sentiment qu’ils peuvent conserver leur identité linguistique et culturelle.